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Les avocats n'ont trouvé personne à qui parler mercredi matin, juste un message affiché à l'entrée du tribunal indiquant que l'audience aurait lieu finalement le 13 février prochain.

Il n'y avait personne mercredi 1er février pour entendre les trois accusés. L'avocat Agbor Balla, l'enseignant Fontem Neba et le militant Mancho Bibixy sont jugés par la justice militaire. Les charges qui pèsent sur eux sont lourdes: incitation à la violence, à la sécession et à la guerre civile, terrorisme et propagation des fausses nouvelles.

Selon un contact , plusieurs avocats anglophones étaient venus soutenir les trois accusés. Dans la cour du tribunal, tous réclamaient des explications sur ce report, les échanges étaient assez animés et la tension est montée d'un cran lorsqu'un greffier a demandé aux journalistes de quitter les lieux, alors que les avocats de la défense, Me Monthé et Me Tchoungang, voulaient s’exprimer face à la presse.

Le greffier en chef a aussitôt interdit toute capture d'audios ou de vidéos auprès des avocats. Des téléphones et autres outils de capture ont été saisis. Les seuls autorisés à rester, selon lui, étaient les équipes de la télévision nationale. Un journaliste de la BBC qui enregistrait une interview a été interpellé et conduit au secrétariat à la Défense, apprend-on.

D'après les avocats qui ont pu parler au commissaire du gouvernement, ce dernier a promis que le journaliste serait libéré rapidement. Mais mercredi soir, le correspondant de la BBC était toujours en détention.

L'avocat Agbor Balla, le professeur d'université Fontem Neba et l'activiste Mancho Bibixy avaient appelé à manifester dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ces derniers mois. Ils estiment que ces zones anglophones sont marginalisées, que les spécificités des systèmes éducatif et judiciaire ne sont pas bien prises en compte.

Tous les trois avaient été arrêtés le jour où le gouvernement avait interdit le rassemblement de la société civile qui organisait les manifestations. Ils risquent la peine de mort en vertu de la loi du 23 décembre 2014 sur le terrorisme.