Qualifier d’euphémisme l’enfer que vivent au quotidien les automobilistes qui partent de Bonaberi pour n’importe quel autre quartier de Douala voire l’inverse dans une moindre mesure est en réalité très en deçà des faits constatés sur le terrain.
Alors que le chantier de construction du deuxième pont sur le Wouri avance tout doucement, mais très surement, le paradoxe est frappant, de voir l’état de dégradation avancée du premier pont sur le Wouri, jonché au moins d’une dizaine de nids de poules dans lesquels doivent s’engouffrer lentement les milliers de véhicules qui passent ici tous les jours.
Il est près de 14 heures, ce jeudi 13 août 2015. A l’entrée du vieux pont sur le Wouri, venant de Bonaberi, les véhicules s’amassent et semblent ne pas avancer en dépit du vrombissement des moteurs. La circulation, de plus en plus pénible, est dirigée par les éléments de la police qui peinent à faire régner l’ordre et suffoquent au milieu des voitures quasiment à l’arrêt. «C’est du jamais vu ça ! Je me rends à Yaoundé et juste pour sortir de Bonaberi, ma famille et moi avons déjà passé 3h dans les embouteillages. Douala c’est une vraie poubelle ! Au lieu de tout faire pour rendre cette ville vivable, les autorités ne foutent rien ou se contentent de casser les gens alors qu’ils y a plus urgent à faire», s’indigne un père de famille qui à carrément coupé le moteur de sa voiture avant de s’y soustraire pour voir ce qui coince plus loin. Dans la voiture, celle qui est visiblement son épouse, ainsi que les enfants, sont endormis et transpirent à grosses gouttes.